• L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL EN CHANTIER

     L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL EN CHANTIER

    À l’occasion des « journées nationales portes ouvertes des lycées professionnels » autour des 30 ans du baccalauréat professionnel, la ministre a annoncé quelques mesures supposées revaloriser l’enseignement professionnel public sous statut scolaire.

    Après avoir subi une réforme brutale avec la mise en place du bac pro 3 ans, la perte de 5000 postes de PLP et sa mise en concurrence avec l’apprentissage, l’enseignement professionnel est mis à mal. Pour autant, cette voie de formation reste essentielle pour former les salarié-es de demain, élever le niveau de qualification et lutter contre le décrochage scolaire. 

    Aussi, au-delà du caractère insuffisant de la mesure, nous actons positivement la création de 1000 postes pour 500 nouvelles formations, à condition que ces postes soient bien consacrés à l’enseignement professionnel public sous statut scolaire et non ciblés pour développer des filières d’apprentissage au sein de nos lycées.

    Dans sa volonté de revaloriser l’enseignement professionnel, la ministre annonce la mise en place des jumelages entre les collèges, les lycées professionnels et les CFA. Or, les liaisons entre collèges et LP existent déjà, chaque année des LP accueillent des collégien-nes lors de mini-stages pour leur permettre de découvrir l’enseignement professionnel. Les jumelages proposés avec les CFA visent à encore augmenter la porosité entre le service public d’éducation et l’apprentissage et ne participent en rien à sa revalorisation mais le menacent à terme.

    Le SNUEP-FSU a toujours évoqué le problème de l’orientation subie en lycée professionnel et de ses conséquences en termes de décrochage.

    Proposer une ré-orientation possible à l’automne pour les élèves affectés par défaut (30 % en seconde bac pro et 42 % en CAP), c’est tout d’abord occulter le travail mené par les équipes sur le terrain, lesquelles se trouvent confrontées au problème récurrent du manque de capacités d’accueil dans les différentes filières. Instaurer des sas d’accueil pour les élèves entrant en seconde ne constitue en rien une nouveauté. Ceux-ci sont en réalité déjà effectifs dans de nombreux établissements. Enfin, prévoir une semaine banalisée pour préparer les élèves à leur première période de formation en entreprise révèle encore une fois la méconnaissance de notre métier et de nos pratiques.

    Pour le SNUEP-FSU revaloriser l’enseignement professionnel public sous statut scolaire, c’est donner les moyens à tous les élèves de réussir leur cursus scolaire et leur permettre une insertion professionnelle et des poursuites d’études réussies. Cela passe par la nécessité de réintroduire des parcours en 4 ans pour redonner du temps aux savoirs généraux et professionnels, par une remise à plat des modalités de certifications des diplômes de la voie professionnelle, par des dédoublements de classe et par une l’augmentation de l’offre de formation et des capacités d’accueil sur l’ensemble du territoire. Cela passe également par l’arrêt du détournement de la taxe d’apprentissage à la seule faveur de l’apprentissage et au détriment des moyens de fonctionnement de nos lycées professionnels publics.